Aujourd’hui, la question du niveau des élèves revient en force depuis la publication des statistiques des résultats des examens nationaux par le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation. Des commentaires vont tous azimuts.
Si d’aucuns pointent du doigt la responsabilité de l’Etat par rapport à cette dégringolade du niveau de formation des élèves et étudiants, d’autres par contre dénoncent la démission parentale.
En effet, chaque fois que cette question du niveau de formation des élèves est posée, moult citoyens imputent la responsabilité à l’État. Pourtant, les responsabilités sont partagées. L’Etat a sa part de responsabilité, les enseignants ont leur part, les parents et les élèves ont la leur aussi.
Quand des fondateurs d’écoles privées trichent, des parents eux-mêmes trichent, des enseignants trichent, comment peut-on s’attendre à de bons résultats aux examens nationaux ?
Un examen se prépare dans les classes intermédiaires. Mais si les élèves ne redoublent plus de classe même en cas d’échec, comment voulez-vous qu’ils soient conscients de leur niveau de formation ?
Si l’élève sait pertinemment que même s’il ne fournit aucun effort, il a la possibilité de passer en classe supérieure, comment voulez-vous qu’ils fassent du sérieux ? Quand l’élève rate la base, c’est fini ! Quand le soubassement d’une maison en construction est raté, le risque d’effondrement de cette maison est très élevé.
Un élève par exemple de la 6ème qui n’a jamais redoublé de classe depuis la 1ère année, pensera qu’il ne peut redoubler en aucun cas même s’il ne fait rien. Si cet élève se retrouve confronté à des difficultés liées à la rigueur, il n’a autre solution que de tricher.
Certes, l’Etat doit construire des infrastrures scolaires, former et assurer la formation continue des enseignants, bref créer un cadre pouvant permettre aux élèves d’étudier dans de meilleures conditions. Mais les parents aussi doivent assumer leur part de responsabilité : suivre les enfants à la maison, les pousser à apprendre, voire leur trouver des répétiteurs.
Bref, ce taux élevé d’échec des élèves aux examens nationaux est, en clair, l’expression de l’échec du MENA, des parents d’élèves, des enseignants, des élèves, bref de tout le monde. Alors, que tout le monde se remette en cause.
Sayon MARA, juriste