Un autre problème de notre système éducatif c’est la dissociation de l’instruction de l’éducation.
Il y’a 20 ans en arrière, les rôles conférés aux enseignants n’étaient pas seulement limités à la transmission du savoir.
Les enseignants avaient aussi le rôle de transmettre le savoir-faire et le savoir-vivre aux apprenants.
Nous qui avons grandi et étudié au village, nous savons que les maîtres avaient le droit absolu sur nous au même titre que les parents.
Après les parents, les personnes que les adolescents craignaient le plus étaient les enseignants.
Les cours ne se limitaient pas qu’en classe. Ils se dispensaient partout. Les mots d’ordre étaient le travail, la rigueur et la discipline.
Toutes les conditions étaient réunies pour faire fonctionner ces trois choses à la fois : les caresses quand il le faut, et les punitions corporelles quand c’est nécessaire.
Les enseignants étaient craints en sorte qu’on avait pas le droit de les rencontrer dans la rue.
D’autres personnes âgées étaient aussi dans la même catégorie. En cas de problème avec un enseignant ou un éducateur, les enfants n’avaient pas où se plaindre.
Comme le dit un vieil adage : « le coq appartient à une seule personne mais il chante pour tout le village ».
Un autre dit « On connaît les parents d’un enfant mais on ne connaît jamais ceux qui profiteront de sa réussite ».
Ceci étant, toute la société était impliquée dans l’éducation des enfants. Ce n’était pas seulement la famille qui éduquait.
Tous les aînés avaient le droit de corriger un enfant qui se méconduit.
Aujourd’hui on ne peut même pas recadrer un enfant qui se comporte mal sans avoir des problèmes avec ses parents.
En faisant référence au préfet qui a coiffé un candidat malpropre, il n’a fait que son devoir d’éducateur.
Cela n’a rien du populisme. L’entretien de soi et la discipline s’apprennent aussi sur le banc. Je n’ai pas beaucoup voyagé mais en Côte d’Ivoire et au Ghana, tous les élèves (filles et garçons) sont tous coiffés au garçonnet au nom de la discipline. On ne peut pas cautionner le laisser aller dans nos écoles.
Ousmane Bangoura, Mamarakhouri.