Depuis la proposition des 38 mois comme durée de la transition par le CNRD, ensuite validés par le CNT avec une réduction de 2 mois, les leaders politiques guinéens ne perdent plus de temps. Ils s’organisent et se réorganisent en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement que possible.
À cet effet, ce jeudi 02 juin 2022, a eu lieu, le lancement officiel des Forces Vives de la Nation avec à sa tête, Jean-Marc Teliano, président du RDIG. C’est un réceptif hôtelier qui a servi de cadre pour cette cérémonie.
Étaient présents à cette rencontre, certains cadres du RPG arc-en-ciel, l’UFDG et l’UFR, de la société civile, des associations de la presse et autres venus, pour signer leur adhésion à cette organisation.
Dans une déclaration faite par le conseil régional des organisations de la société civile, Abdoul Sakho membres des Forces Vives de la Nation, au nom de l’organisation, a fait des dénonciations en rapport avec les violations de la charte par la junte au pouvoir, le refus de mettre en place un cadre de dialogue inclusif tant réclamé par les acteurs socio-politiques de la Guinée. Aussi, ils ont salué et félicité la communauté internationale pour son implication pour une transition réussie à travers des conseils.
Voici l’intégralité de la déclaration:
<<Depuis le coup d’Etat militaire perpétré par le groupement des forces spéciales, le 05 Septembre 2021 avec l’avènement du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD) au pouvoir, en dépit de l’espoir suscité chez la majorité des Guinéens, nous assistons aujourd’hui très malheureusement à une destruction aggravée de l’administration publique avec un grand risque de déconstruction de notre histoire commune en tant que Nation.
Peuple de Guinée, Peuple du 28 Septembre 1958, le moment est grave, mais aussi inquiétant depuis un certain temps, dû à la conduite des autorités de la transition avec mépris et rejet des valeurs et principes démocratiques. Cette attitude de mépris pour la loi et de déni de droit par les autorités de la Transition se manifeste entre autres par :
Le refus systématique et délibéré de la junte à mettre en place un cadre de dialogue inclusif pour la gestion de la transition, notamment la définition consensuelle du chronogramme de la transition, en violation des dispositions de la Charte et en dépit des multiples appels et démarches de la grande majorité des forces sociales et politiques du pays;
La posture du CNRD à gérer la transition de façon unilatérale avec arrogance et mépris;
La violation flagrante et manifeste de la Charte en ses articles 57 et 77 par le CNT malgré son rôle d’organe législatif transitoire;
L’instrumentalisation politique et politicienne des opérations de moralisation de la gestion de la chose publique et de récupération des domaines de l’Etat au grand mépris du droit et des lois;
La destruction des maisons des pauvres citoyens à Conakry, comme à l’intérieur du pays sous le label d’une prétendue refondation de l’Etat sans aucune base légale;
La gestion opaque par le CNRD de la transition par la non déclaration des biens des membres des organes transitoires à leur prise de fonction et l’état des lieux des actifs financiers/moraux/matériels de l’Etat à la date du 05 septembre 2021;
Le flou entretenu par le CNRD de façon manifeste et délibérée autour de la publication de la liste nominative de ses membres, alors qu’en vertu des dispositions de la Charte, ces derniers ne doivent être candidats à aucune élection, ni soutenir une quelconque candidature pendant cette transition;
La remise en cause par le CNRD et son gouvernement des libertés et droits fondamentaux chèrement acquis, notamment la liberté de manifester en dépit des dispositions de la Charte, ainsi que les traités et conventions ratifiés par la République de Guinée:
La volonté manifeste et délibérée du CNRD à travers son CNT de manipuler et instrumentaliser l’opinion publique contre le multipartisme intégral sur la base d’une
prétendue consultation auprès des guinéens sélectionnés à dessein au cours de la mission des conseillers nationaux; L’insouciance et l’inconséquence de la junte pour les effets des éventuelles sanctions de la CEDEAO et la communauté internationale en général, sur le quotidien du guinéen déjà très éprouvé par la faiblesse du pouvoir d’achat du citoyen.
Au regard de ce qui précède, les Forces Vives de la Nation:
Regrettent et condamnent fermement l’assassinat crapuleux et odieux du jeune élève Thierno Mamadou Diallo par balle ce mercredi 01 mai 2022, et exigent que justice soit rendue à sa famille;
Exigent la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif dans un bref délai, à défaut, rejetteront toutes les institutions mises en place par le CNRD au profit d’un recadrage de la transition à travers des nouvelles institutions plus inclusives et représentatives pour le retour à l’ordre constitutionnel;
Annoncent leur reconstitution à ce jour du jeudi 02 juin 2022, conformément à l’esprit de la charte et les besoins de recadrage de la transition;
Décident de la tenue, les jours à venir, d’une réunion pour la mise en place des instances et organes, l’analyse des décisions du sommet des chefs de l’Etat de la CEDEAO sur la Guinée et la définition des actions de recadrage de la transition à court terme ;
Se félicitent et remercient la communauté internationale d’une part pour les conseils donnés au CNRD par les Nations Unies dans le cadre du respect des libertés fondamentales et d’autre part la diplomatie douce développée par la CEDEAO à l’égard du peuple de Guinée depuis le coup d’Etat du 05 septembre 2021.
Ainsi, les forces vives de la nation rassurent les chefs d’Etat de la CEDEAO et l’ensemble de la communauté internationale de leur solidarité pour toutes mesures jugées nécessaires à la réussite de la transition.>>
Nous pouvons noter sans risque de se tromper que le pouvoir de Mamadi Doumbouya devra faire, les jours à venir à des crises socio-politiques notamment les manifestations de rues.
Alpha Oumar pour Le24heures.com